Les entreprises suisses
 considèrent certes le changement démographique comme l’un
 des plus grands défis, mais en même temps elles sont les moins
 préparées en Europe. Les entreprises suisses n’ont pourtant
 guère de difficultés à pourvoir les postes avec les candidats
 désirés. L’Index d’aptitudes démographiques
 2008, qui a été établi pour la deuxième fois pour
 la Suisse, montre que c‘est l’attractivité du marché
 du travail suisse qui compense les effets du changement démographique.
 L’IAD est le résultat d’une étude représentative
 effectuée auprès de 500 entreprises suisses. Cette étude
 a été présentée aujourd’hui par l’Institut
 Adecco et Adecco Suisse.
 En comparaison avec les
 EU-Big-5 (Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Allemagne), la Suisse termine
 dernière au classement de l’Index d’aptitudes démographiques
 et recule donc d’un rang par rapport à 2007. Sur 400 points possibles,
 la Suisse réalise un score de 172 (l’année précédente
 : 174). La moyenne des EU-Big-5 est de 182 points. Les différents pays
 ont réalisé les scores suivants : Royaume-Uni 186, Allemagne 186,
 Italie 182, Espagne 180, France 174, Suisse 172.
 Sur la base de critères
 d’évaluation définis, l’Index d’aptitudes démographiques
 (IAD) analyse cinq champs d’action de la politique en matière de
 personnel mesurant le niveau de préparation face au changement démographique.
 Les champs étudiés sont la gestion de la carrière, l’apprentissage
 tout au long de la vie, la gestion du savoir, de la santé et la diversité
 des âges. Seul pour l’apprentissage tout au long de la vie, la Suisse
 a réalisé un score au-dessus de la moyenne. Les entreprises suisses
 enregistrent le plus mauvais résultat dans le domaine de la gestion de
 la santé avec un fort écart par rapport à la moyenne européenne
 : Tandis que la moyenne est de 3,5 pour les EU-Big-5, la Suisse ne totalise
 que 1,6 point sur 9.
 Pourtant, la prise de conscience
 de l’importance du changement démographique dans les entreprises
 suisses est particulièrement forte: 65% des grandes entreprises considèrent
 qu’il s’agit d’un grand défi, plus important encore
 que la mondialisation et le progrès technique. Malgré cela, les
 entreprises suisses n’ont pas fait de progrès dans l’analyse
 des structures d’âge de leur personnel. La moitié des entreprises
 suisses ne connaissent pas l’âge de leurs effectifs – la moyenne
 des EU-Big-5 est de 30%.
 Malgré leur mauvais positionnement dans l’IAD, les entreprises
 suisses n’ont guère de difficultés à pourvoir les
 postes avec les candidats désirés. 82% des entreprises déclarent
 trouver les qualifications recherchées, 84% trouvent également
 le nombre de candidats désiré – des valeurs record comparées
 à la moyenne européenne. En raison des conditions-cadres attrayantes
 (faible taux de chômage, niveau salarial élevé, faible taux
 d’imposition), la Suisse semble être moins touchée que d’autres
 pays européens par l’impact de l’évolution démographique,
 à savoir le vieillissement du personnel et la pénurie d’employés
 qualifiés.
Selon les experts de l’Institut
 Adecco, on ne devrait pas se laisser leurrer sur la tendance générale
 par les bonnes performances en matière de recrutement : « Le changement
 démographique concerne la Suisse au même titre que les autres pays
 étudiés. En Suisse comme ailleurs, les employés plus âgés
 sont de plus en plus nombreux et il y a de moins en moins de jeunes pour assurer
 la relève. Mais, la Suisse peut compenser les déficits par l’immigration
 ; ce pays connaît actuellement un succès inouï, notamment
 en raison du recrutement de personnel qualifié du monde entier. Malgré
 cela, les entreprises suisses ne peuvent pas toujours compter sur un nombre
 suffisant de travailleurs de l’étranger. Elles doivent commencer
 à maintenir leur propre personnel en forme, afin de gérer les
 bouleversements démographiques de par leurs propres forces », a
 déclaré M. Wolfgang Clement, président de l’Institut
 Adecco et ancien ministre allemand de l’économie et de l’emploi.
 « S’il existait
 un classement pour les pays semblable à celui des « meilleurs employeurs
 » pour les entreprises, la Suisse occuperait certainement le premier rang.
 Les entreprises suisses tirent profit de l’attractivité du lieu
 d’implantation et surtout de l’immigration. Mais, ceci comporte
 des risques, car la préparation active des entreprises pour faire face
 au défi démographique laisse beaucoup à désirer.
 Les entreprises, trop insouciantes, compromettent leur avenir et n’exploitent
 pas les potentiels de productivité » a déclaré Donna
 Murphy, directrice de l’Institut Adecco.
 Attitude ambiguë
 envers les employés plus âgés
 La structure d’âge
 des employés suisses aura nettement changé d’ici 2020. Par
 rapport à l’an 2000, la part de la population âgée
 de 30 à 44 ans diminuera d’un cinquième tandis que celle
 âgée de 50 et 64 augmentera d’un tiers. La tranche d’âge
 des 60 à 64 ans progressera même de plus de 50%. Malgré
 cette nette tendance, le sujet « employés plus âgés
 » est traité avec beaucoup d’ambiguïté par les
 entreprises suisses. Certes, 86% des entreprises interrogées dans le
 cadre de l’IAD déclarent que l’efficacité et la productivité
 des employés plus âgés seraient égales ou supérieures
 à celles des employés plus jeunes. Pour ce qui est des facteurs
 motivation et engagement, ce pourcentage est encore plus élevé
 avec 90% des entreprises. Malgré cette évaluation excellente,
 les entreprises sont très réservées quand il s’agit
 d’embaucher des employés de plus de 50 ans : Seuls 7% disent vouloir
 embaucher plus de personnel au-dessus de 50 ans que l’année précédente.
 C’est un résultat qui inquiète Michael Agoras, Country Manager
 d’Adecco Suisse & Autriche. Il présente une comparaison des
 coûts pour infirmer le préjugé selon lequel des employés
 plus âgés seraient plus chers que les jeunes. Le fait que les charges
 sociales soient plus élevées pour les employés plus âgés
 devrait être mis en relation avec l’engagement et la motivation.
 Pour faire face à
 la pénurie imminente d’employés qualifiés, Michael
 Agoras conseille aux entreprises de reconsidérer leur attitude envers
 les employés plus âgés. « Il nous reste encore du
 temps – profitons-en ! »
 A propos de l’Institut
 Adecco:
 L’Institut Adecco,
 fondé en 2006 et basé à Londres est un groupe de réflexion
 sur l’avenir de l’emploi. Son objectif est d’assurer le rôle
 de leader dans le débat sur tous les sujets relatifs à l’emploi.
 Par ses travaux de recherche, ses livres blancs et ses forums de discussion,
 l’Institut Adecco développe des propositions à caractère
 de modèle afin d’aider les entreprises et les économies
 à améliorer la productivité et la satisfaction des employés
 au travail. www.adeccoinstitute.com 
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