Il arrive malheureusement souvent que le conjoint disparaisse en premier. Et c’est à Madame que reviennent les conséquences financières, parfois lourdes et défavorables.
En tant que notaire ou gestionnaire de patrimoine, expert-comptable, médiateurs familiaux, vous êtes régulièrement témoins de ces cas de figure, où l’absence d’anticipation fragilise durablement la conjointe survivante.
Par : Candice Robillard (Directrice Commerciale B2B & Partenariats – Myloot)
Pourquoi les femmes sont-elles plus exposées ? Parce qu’elles cumulent encore, très souvent :
- des revenus inférieurs à ceux des hommes et donc, au moment du décès du conjoint, des retraites plus faibles.
- des interruptions de carrière pour s’occuper des enfants ;
- des choix professionnels guidés par la conciliation familiale plutôt que par la progression salariale.
Pour les pensions de droit direct (c’est-à-dire la pension issue de la carrière professionnelle), les femmes touchent en moyenne une pension « brute » environ 37 % à 40 % inférieure à celle des hommes*.
Résultat : lorsque le décès du conjoint survient, la situation patrimoniale de la survivante est parfois très éloignée de celle imaginée par le couple.
Les évolutions sociétales accentuent cette fragilité
Vous le constatez dans vos études ou cabinets : les modèles familiaux évoluent plus vite que les réflexes successoraux de la population.
Aujourd’hui, les couples sont :
- moins mariés, donc moins protégés ;
- de moins en moins mariés sous communauté, réduisant l’automaticité des protections ;
- rarement dotés d’un testament, par méconnaissance ou crainte d’aborder le sujet ;
- souvent pacsés, mais sans pension de réversion possible ;
- de plus en plus recomposés, rendant les équilibres successoraux plus sensibles.
Conséquence très fréquente : Au décès de Monsieur, Madame doit vendre le logement familial parce qu’elle ne peut pas payer les droits de succession ni assumer les charges. Cette précarisation se renforce encore en cas de perte d’autonomie et de besoin d’un hébergement spécialisé.
Un scénario évitable… mais seulement si l’on parle tôt de transmission
En France, 4,4 millions de personnes perçoivent une pension de réversion, dont environ 88 % sont des femmes. Parmi ces dernières, environ 870 000 ne disposent d’aucune autre source de revenu.
Ces situations ne sont ni une fatalité, ni une exception. Ce sont des réalités que vous rencontrez au quotidien. Ce qui fait souvent défaut, c’est un inventaire clair et un échange structuré – réalisés tant que les deux membres du couple sont en vie – pour éviter que le dernier survivant ne se retrouve en situation de vulnérabilité.
Pourquoi je m’engage sur ce sujet dans le cadre de Myloot – Mon Carnet de Succession
Parce que ce n’est pas seulement un constat personnel, basé sur l’expérience de nombreuses situations rencontrées : c’est un enjeu sociétal qui mérite d’être accompagné par les professionnels du patrimoine, comme vous, avec les outils adaptés.
Avec Mon Carnet de Succession, vous aiderez les couples à :
- mettre noir sur blanc leur patrimoine
- clarifier leurs volontés
- susciter le dialogue dans la famille
- faciliter vos rendez-vous et préparer les décisions structurantes
Ce n’est pas un simple document : c’est un outil de prévention successorale, au service de votre mission d’accompagnement.
Aux notaires, gestionnaires de patrimoine et experts comptables : votre rôle est central
Vous êtes en première ligne pour :
- sensibiliser les couples aux risques réels et expliquer les conséquences du régime matrimonial ou de son absence ;
- encourager la rédaction d’un testament adapté ;
- aider à structurer un patrimoine pour sécuriser le conjoint survivant ;
Nous sommes convaincus qu’en anticipant à deux, un couple se protège durablement.
Votre accompagnement, associé à un outil comme Mon carnet de succession, peut réellement transformer ces trajectoires, vous différentier de vos concurrents et développer vos offres de conseils dont vous pouvez librement fixer les tarifs.
Pour en savoir plus sur Mon Carnet de succession pour les pros, prenez rendez-vous pour une présentation
Candice Robillard
Remerciements : Caroline Maurel fondatrice du CABINET MEDIACCORD, Virginie NACCI ???? ???? fondatrice de Révolution 65+ et aux différents notaires et experts comptables avec qui j’ai pu échangé ces dernières semaines et qui m’ont aidé à mieux comprendre le sujet.
Sources :
*Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) met à disposition une mise à jour de la base de données issue de l’enquête annuelle auprès des caisses de retraite (EACR) pour l’année 2023. Cette version intègre également des données tous régimes provenant du modèle ANCETRE et de l’échantillon inter-régimes de retraités (EIR).
**Dans le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) — s’appuyant sur les données de DREES — il est indiqué qu’au sein des 914 000 personnes percevant “droits dérivés seuls” (c’est-à-dire pension de réversion seule), la répartition est d’environ 95,2 % femmes / 4,8 % hommes.


