Pouvez vous nous présenter
votre entreprise ?
Le premier point de vente Grand Audition est né en 2005. La société
a vu le jour un peu avant, car nous avons passé 2 années de recherche
fondamentale, notamment en partenariat avec CNRS.
Il faut d’abord comprendre la genèse de l’audition ;: avant
1998, le marché de l’audition est un marché un peu « ;pauvre ;» ;:
il existe des appareils, mais qui répondent encore très sommairement
aux besoins du client, parce que la technologie n’a pas encore intégré
la puce informatique dans les appareils. Ces appareils sont donc composés
pour imager le système, d’un amplificateur, un micro et une baffle ;:
on amplifie tous les sons plus fort pour permettre au client d’entendre
plus fort… mais pas mieux.
En 1998, il y a donc la révolution du numérique.
 Le marché du téléphone portable transmet des puces extrêmement
 sophistiquées, notamment dans le traitement de la parole. Les aides auditives
 ont ainsi commencé à bénéficier de ces puces. 
 A partir de ce moment, là, nous ne faisions plus, simplement entendre
 plus fort, mais nous faisions réentendre le son. Nous pouvions donc ajuster
 l’appareil pour qu’il fasse la liaison avec le cerveau.
 Généralement, avant de se faire équiper d’une aide
 auditive, il se passe quelques années. La liaison entre le cerveau et
 l’oreille finie donc par se couper.
 La puce informatique a donc tout changé.
Donc en 2005, vous avez décidé de créer
 votre entreprise…
 A partir de 2003 nous avons commencé les travaux de recherche. 
 Aujourd’hui, 10 % de la population Française a un problème
 auditif, donc 6 Millions de personnes, pour, en gros, 1 million de personnes
 appareillées.
 Nous avons donc un marché potentiel important, mais en attendant, aujourd’hui,
 il est très petit, environ 600 millions d’€ (pour comparer,
 le marché de l’optique était de 6 milliards d’€).
 
 Les investissements des fabricants sont donc proportionnels au marché ;:
 petits. Nous avions des appareils exceptionnels, mais des outils de réglages
 qui n’étaient pas à leur hauteur.
Il faut savoir également qu’en moyenne, entre le
 moment où un ORL annonce un besoin d’aide auditive et l’acte
 d’achat il se passe… 7 ans ;!
Il est indispensable aujourd’hui que les gens comprennent
 l’importance de s’appareiller jeunes. C’est un crève-cœur
 que de constater l’isolement des personnes à cause d’une
 baisse d’audition, alors qu’aujourd’hui, les technologies
 permettent de trouver, très tôt, des solutions efficaces et discrètes.
Notre premier travail a donc été de vouloir développer
 un outil de réglage particulièrement adapté, qui puisse
 tirer profit de l’extraordinaire capacité qu’ont les appareils
 aujourd’hui ;: c’est ce que nous avons fait entre 2003 et 2005,
 en plus de créer un laboratoire 1h, pour contrer la tendance de la fabrication
 sous 2 ou 3 semaines.
Aujourd’hui combien de points de vente avez-vous ;?
 Nous avons d’abord ouvert 500 m2 sur les Champs Elysées en Juin
 2005. Depuis nous avons ouvert un second magasin à Auteuil et un troisième
 Avenue de l’Opéra à Paris.
 Pour l’instant… Au fur et à mesure, nous développerons
 notre concept en fonction du client ;: c’est le client qui nous éduque.
Justement, Vous avez un produit phare, les lunettes
 auditives, pouvez vous nous en parler ;? 
 C’est aujourd’hui notre première solution d’audition.
 
 Qui sont vos clients ;?
 Nous avons segmenté notre clientèle en quatre ;types de seniors
 : 
 Le 50 – 65 ans, le senior actif
 Le 65 – 75 ans, le senior libre qui est dégagé de ses occupations
 professionnels et qui peut se consacrer à toutes les activités
 qu’il a toujours voulu faire,
 Le 75 – 85 ans que l’on a appelé le senior désengagé,
 c’est-à-dire que ce sont des gens qui se désengagent eux mêmes,
 qui préfèrent un peu de temps pour eux, ou alors c’est la
 société qui les désengagent.
 Après 85 ans, le senior dépendant, qui dans la plupart des cas
 a besoin de quelqu’un pour vivre.
Avez-vous noté des comportements d’achats
 différents chez les « ;seniors actifs ;» par rapport
 aux « ;seniors libres ;» ;?
 Vraiment la génération du Baby Boom a des comportements d’achats
 complètement différents. Ils ne regardent pas du tout l’aide
 auditive de la même manière que le seniors désengagé,
 voir même le senior libre. La cassure nette se fait à 75 ans et
 plus.
 On sait que les 75 ans et plus associent l’aide auditive à la mort…Nos
 clients de cette génération sont ceux qui arrivent à dépasser
 une vision commune extrêmement négative.
 Par contre, notre clientèle plus jeune, n’a pas du tout cette vision ;:
 l’aide auditive permet de continuer de vivre bien aussi longtemps que
 possible, continuer de profiter des choses de la vie. 
 Je dirais que le senior actif est dans une démarche beaucoup plus consumériste.
Est-ce que cela veut dire que l’âge moyen
 de vos clients diminue ;?
 Oui, nettement. Nous sommes plus proches de 60 ans que de 70 ans. En sachant
 que la moyenne Française est à 69 ans. 
Est-ce que les Boomers sont en recherche d’un
 appareil invisible ;? Demandent-ils des intra- auriculaires ;?
 Je crois fermement que l’Intra n’est pas la solution aujourd’hui,
 parce que vous n’arriverez jamais à rendre confortable une chose
 que vous avez dans l’oreille. Même si la technologie est exceptionnelle,
 il va falloir intégrer physiquement, de porter un intra- auriculaire.
 Et cela n’est pas facile du tout. Il y a une période d’habitude
 qui à mon avis est trop longue pour les Boomers.
Que pensez vous des nouvelles techniques d’implants
 auditifs ;?
 Je pense que cela s’adresse à des clients actifs qui sont atteints
 d’une surdité profonde. Il s’agit d’une chirurgie,
 il ne faut pas l’oublier. 
 Je pense que cela est merveilleux quand il s’agit de faire entendre un
 enfant qui naît sourd, mais de là à ce que cela devienne
 un produit pour tous, ça je n’y crois pas. 
 L’implant systématique, cela revient à tuer des mouches
 avec des bazookas ;!
Quelle est la meilleure solution alors d’après
 vous ;?
 Les lunettes auditives. Au départ nous avions pensé que le marché
 avait besoin de l’intra- auriculaire. Mais nous nous sommes rendus compte
 que le confort amené par les lunettes et la satisfaction client derrière
 était absolument sans comparaison avec l’intra- auriculaire. Les
 lunettes auditives sont l’avenir de l’aide auditive.
Aujourd’hui nous sommes les seuls à avoir développé
 des lunettes dans lesquelles on peut insérer une aide auditive dans la
 branche, pour tous.
 Nous avons aujourd’hui en gros 200 modèles de grands créateurs
 parmi lesquels les gens peuvent choisir ;: Mikli, Starck, Façonnable,
 etc… 
 Il est possible d’adjoindre à l’aide auditive le plaisir
 de tout entendre même les messes basses, avant d’y intégrer dès
 demain son téléphone et son Ipod.
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