Alors que les générations du baby-boom entrent massivement dans la catégorie des 65–80 ans, la mobilité devient un marqueur clé du bien vieillir.
Non plus un simple sujet de transport, mais une question d’autonomie, d’équité territoriale et d’attractivité économique.
1. Une transition démographique qui redéfinit la mobilité
D’ici 2050, près de 27 % des Français auront plus de 65 ans. Cette mutation démographique impose de repenser l’aménagement des territoires et les politiques publiques de déplacement.
Car la mobilité, c’est bien plus que se déplacer : c’est accéder aux soins, entretenir le lien social et prolonger l’autonomie.
Les collectivités locales sont en première ligne : communes, intercommunalités, départements et régions devront coordonner leurs stratégies autour de la prévention de la perte d’autonomie et de l’accès aux services.
2. Seniors et mobilité : de nouvelles attentes, des fragilités multiples
Les baby-boomers conservent une forte appétence pour la voiture, symbole de liberté. Mais la dépendance à l’automobile devient un frein à mesure que les fragilités physiques, psychologiques ou financières apparaissent.
Le guide rappelle trois tendances fortes :
- La marche à pied reste la première mobilité des seniors.
- Le report vers les transports publics reste limité, faute d’offre et de confiance.
- Le numérique s’impose progressivement : 58 % des 60–77 ans jugent les outils digitaux utiles, mais demandent accompagnement et présence humaine.
3. L’équilibre à trouver entre technologie et lien humain
Si la digitalisation des transports facilite l’accès à l’information, elle peut aussi exclure les plus fragiles.
La clé : combiner outils numériques et accompagnement humain.
Des initiatives comme les formations à l’usage du smartphone à Besançon ou les guides “mobilité senior” de la RATP montrent la voie.
4. L’espace public, premier maillon du bien vieillir mobile
Une mobilité adaptée ne peut exister sans un espace public inclusif.
À Metz, Nantes ou Montpellier, les collectivités testent des aménagements bioclimatiques, des bancs ergonomiques, des fontaines à eau ou encore des diagnostics de marchabilité menés avec les seniors eux-mêmes.
Ces démarches redonnent confiance et rendent visible une génération active dans la ville.
5. Vers une politique d’inclusion et d’innovation
Le guide met en lumière des initiatives locales :
- à Tours, un accompagnement hebdomadaire “porte à porte” aide les plus de 70 ans à reprendre confiance ;
- à Dunkerque, un service de transport à la demande dédié aux seniors complète l’offre classique ;
- à Rennes, des parcours “découverte” du réseau STAR encouragent l’autonomie ;
- à Saint-Étienne, des vidéos co-produites par jeunes et seniors sensibilisent au civisme dans les transports.
Au-delà des solutions techniques, l’enjeu est culturel : changer les imaginaires, rendre les transports publics désirables et symboles de liberté retrouvée.
En conclusion
La mobilité des seniors n’est pas une variable d’ajustement. C’est une infrastructure sociale essentielle au vieillissement actif, à la cohésion territoriale et à la vitalité économique.
Les territoires qui anticiperont cette mutation attireront demain les seniors actifs, les aidants, et les nouvelles formes d’habitat et de services.
Source : Ce guide du GART, de l’UTPF et de France Silver Eco
Image créée par Freepik


