La connaissance du mot « aidant » progresse. C’est le premier enseignement du baromètre de la Fondation April. 

« Avez-vous déjà entendu parler du thème des aidants », c’est désormais plus d’un tiers des Français (35%, soit 3 points de plus par rapport à 2016) qui dit en avoir entendu parler. Plus d’un quart des Français savent précisément ce dont il s’agit (28%, soit 7 points de plus par rapport à 2016), que ce soit chez les aidants interrogés (37%, +8 points) ou chez les non-aidants (26%, +7 points).

Sans grande surprise, ceux qui connaissent le plus la thématique sont les seniors de 65 ans et plus (48%), mais également les personnes issues de catégories socioprofessionnelles supérieures (42%) et les femmes (42%). Probablement en raison d’une vulgarisation du terme et d’un écho plus important donné à la situation des aidants, les personnes qui se considèrent comme « aidants » sont cette année plus nombreuses.

Ainsi, en 2017, plus d’un tiers soit 37% se considèrent comme tels, soit une augmentation de 6 points par rapport à 2016 (31%) et de 11 points par rapport à 2015 (26%). La proportion d’aidants mesurée dans le cadre du baromètre reste toutefois stable.

Comme en 2016, 19% des Français soit près de 11 millions de personnes en France disent apporter régulièrement et bénévolement une aide à un (ou plusieurs) proche(s) malade(s), en situation de handicap ou de dépendance. L’adoption de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement en 2015, les nombreuses initiatives prises par les acteurs du monde associatif et plus récemment, les débats engagés sur ce sujet lors des élections présidentielles ont sans aucun doute participé à la reconnaissance croissante du rôle d’aidant dans la société française.

Et pourtant, les aidants se sentent seuls et doivent faire face à des difficultés

• Typologie des aides apportées et temps passé

Les aidants apportent majoritairement un soutien moral (59% en 2017 contre 57% en 2016) à leur proche aidé, ainsi qu’une aide pour les activités domestiques de la vie quotidienne, comme faire les courses, le ménage, les repas. Ces aides plus récurrentes sont toutefois en baisse de 7 points par rapport à l’an dernier (56% en 2017 contre 63% en 2016), sans doute en lien avec le développement des entreprises privées de services à la personne sur les territoires.

Bien que fréquentes, les aides n’imposent pas pour autant un temps de présence très important aux aidants. En moyenne, 83% d’entre eux estiment passer moins de 20h par semaine à aider leur proche (+ 3 points en un an, + 8 points en deux ans). La réduction de ce temps de présence peut s’expliquer par un partage de ce rôle d’aidant : 61% des aidants se disent en effet épaulés par d’autres aidants bénévoles et par des services à domicile payants, qui viennent apporter un complément d’aide.

Néanmoins cette situation tend à devenir moins fréquente cette année. Ils sont en effet 39% en 2017 contre 32% en 2016 à s’occuper seuls de la personne aidée, soit 7 points d’augmentation.

idant

Pour près d’un aidant sur deux, le médecin généraliste reste l’acteur qui les soutient le plus (44%, + 7 points), loin devant l’infirmière (28%) et les services à domicile (21%) mais il n’est pas l’acteur le plus disponible ni le plus mobile, contribuant de fait au sentiment de solitude des aidants.

• Difficultés rencontrées

Le manque de temps et la fatigue physique restent les principales difficultés rencontrées par les aidants. Ainsi, comme l’an dernier, 39% d’entre eux (+ 4 points) déplorent le caractère chronophage de leurs tâches suite à la prise en charge bénévole et régulière de leurs proches dépendants, et plus spécifiquement les actifs (48%). 27% des aidants (+ 1 point) sont par ailleurs marqués par la fatigue.

Les non-aidants sont relativement au fait des difficultés auxquelles peuvent être confrontés les aidants puisqu’ils hiérarchisent de la même façon le manque de temps et la fatigue physique, dans une proportion toutefois plus élevée : 44% citent en premier le manque de temps et 37% évoquent la fatigue physique.

La complexité des démarches administratives est citée en troisième position pour 22% des aidants alors qu’elle n’arrive qu’en 6ième place pour les non-aidants (23%). Ces derniers pointent plus volontiers le manque de ressources financières (32%) alors que cela ne représente un problème que pour 15% des aidants.

De même, les non-aidants (21%) s’inquiètent plus que les aidants (17%) de la difficulté à gérer les situations d’urgence ou de crise. Une tendance qui s’explique certainement par l’habitude des aidants à devoir faire face à ces situations. Le manque de soutien moral est aussi plus souvent souligné par les non-aidants (28%) que par les plus concernés (16%). Cet écart de perception relève sûrement de la prise de conscience par la société de la charge qui incombe aux aidants.

A ces difficultés s’ajoute un manque de considération. Ainsi 87% des Français considèrent que les aidants ne sont pas assez valorisés, une perception plus importante que l’an dernier (+ 4 points), car la thématique est mieux connue.

• Incidence de la situation d’aidant sur l’aidant et sa santé

Si dans l’ensemble, les aidants jugent que leur situation n’a pas de véritable impact négatif sur leur vie (ils y voient même certains bénéfices comme les relations entretenues avec le proche aidé pour 83% d’entre eux), certains résultats se révèlent préoccupants.

Ainsi, les femmes aidantes apparaissent fragilisées. Elles sont plus nombreuses à estimer que leur rôle d’aidant a des conséquences négatives sur leur vie d’une manière générale, ce rôle venant s’ajouter à leur charge familiale et à leur vie professionnelle.

A l’instar des résultats de 2016, davantage d’aidants considèrent qu’aider un proche a un impact négatif sur la qualité de leur sommeil (28%, + 4 points). Les loisirs, les sorties et la vie sociale se voient aussi impactés pour 28% des aidants (+ 4 points). Enfin 24% des aidants (+ 3 points) déplorent l’effet négatif que peut avoir cette situation sur leur santé et leur forme physique, et 22% sur leur moral.

En comparaison de l’an dernier, les conséquences négatives se font par ailleurs davantage sentir sur la vie professionnelle des aidants actifs (20%, + 8 points).

De leur côté, les non-aidants reconnaissent les effets négatifs que peut avoir le rôle d’aidant, citant dans l’ordre l’impact sur les loisirs, les sorties et la vie sociale (44%), la vie conjugale (38%) et la vie professionnelle (37%).

 


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