Crédit photo - Geralt
Crédit photo – Geralt

Jamais le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus n’a été aussi élevé dans la société. En un peu moins de 25 ans, cette population a même doublé passant de 155.721 personnes en 1990 à 235.077 en 2013 d’après l’étude Solidaris (Belgique) qui porte sur les 80 ans et plus.

Paradoxalement, alors que ces adultes du 3e et 4e âge sont de plus en plus nombreux, la société, empreinte d’un culte de la jeunesse, pas toujours pleinement assumé, porte rarement un regard positif sur le vieillissement, et cela, tant sur le plan social – l’assimilant à la maladie, au handicap, à la dépendance, à la démence, … – que sur le plan économique – lié aux financements des systèmes de retraite et de soins – .

L’allongement de l’espérance de vie a, indéniablement, fini par modifier la vision de la vieillesse. Ce contexte s’accompagne d’une multitude de clichés que l’on a tendance à associer à cette tranche de la population, à commencer par celui qui laisse supposer que les plus âgés n’ont plus le moral.

Il s’agit d’une première idée reçue car 40% des « 80 ans et plus » ne sont jamais anxieux, angoissés ou en dépression, par rapport à la population totale (14%).

Pas question de quitter son chez soi. 42% jugent inenvisageable d’aller vivre en maison de repos, on passe à 68% s’il s’agit d’aller vivre chez un proche. Ils réclament simplement le droit de vivre chez eux, en étant aidé ! Actuellement Ils sont 43%  à avoir besoin un soutien pour la gestion de leur logement et seulement 17% à faire appel à quelqu’un pour eux-mêmes.

Jamais le nombre de personnes très âgées (? 80 ans) n’a été aussi élevé. En chiffre absolu, le nombre de 80 ans et plus s’est accru de 51% en près de 25 ans. En proportion de la population totale, en 2013 ils représentent 5,2% de la population. Il y a quasi 25 ans, ils représentaient 3,7% de la population totale.

Bon moral avec quelques inquiétudes

Les personnes de plus de 80 ans se sentent, majoritairement, vraiment bien pour leur âge. Ils déclarent prendre la vie comme elle vient en évitant de trop penser à demain. Ils estiment que la vieillesse n’est vraiment pas synonyme de dépression et se sentent physiquement et mentalement moins âgés que leur âge réel.  Comparativement à la moyenne de la population, ils sont nettement moins nombreux à se sentir anxieux(ses), angoissé(e)s, voire en dépression. Comparativement à la moyenne de la population, tendanciellement, ils sont un peu plus nombreux à évaluer leur vie actuelle positivement.

Les 80 ans et plus ont vraiment le moral même s’ils ont quelques inquiétudes, surtout la crainte de la perte de leur autonomie et le risque de devenir une charge pour leurs proches, la perte de leur mémoire et souffrir de la maladie d’Alzheimer, le risque de ne plus savoir dialoguer avec leurs enfants pour des raisons de santé. Pour ceux qui vivent avec leur conjoint : le risque de ne pas être en état de s’occuper de lui / elle s’il devient dépendant et inversement : que lui / elle ne puisse s’occuper de soi si on devient dépendant, Par contre, la perspective de vieillir n’inquiète que quatre personnes sur dix.

Se sentent plus jeunes

Beaucoup de personnes de 80 ans et plus ne ressentent pas tout à fait leur âge : certaines se sentent plus âgées que l’âge qu’elles ont en réalité, d’autres se sentent moins âgées/ plus jeunes que ce qu’elles sont en réalité. A la question « quel âge avez-vous le sentiment d’avoir physiquement en ce moment, c’est-à-dire compte tenu de votre force musculaire, de votre mobilité, ou de votre état de santé en général? », ils répondent en moyenne, 8 ans de moins.

A question « Et mentalement, c’est-à-dire compte tenu de votre mémoire, votre capacité à vous concentrer, vos raisonnements, votre attention ? » ils répondent 12 ans et moins. Cet écart a souvent été étudié et dénommé par le terme d’âge subjectif.

Les 80 ans et plus restent très ouverts sur le monde

Les 80 ans et plus restent très ouverts sur le monde : près de neuf sur dix disent se tenir souvent informé de ce qui se passe dans le monde, même si cette curiosité tend à diminuer avec l’âge, parmi les 90 ans et plus, ils sont encore près de huit sur dix à le dire. Près de sept sur dix se sentent encore vraiment « citoyen à part entière participant à la vie de la société ». Un peu plus de trois sur dix disent découvrir souvent de nouvelles choses et un peu moins d’un sur dix suit souvent des conférences (par exemple l’université des aînés),. L’ouverture au monde semble davantage déterminée par le niveau d’études que par les différences d’âges au-delà de 80 ans.

Ils jugent la société anxiogène

Au-delà de cette défiance à l’égard du système institutionnel et politique tel qu’il est perçu, un constat massif est partagé par les 80 ans et plus : la société est très malade et anxiogène : Les inégalités se développent et la situation économique et sociale du pays inquiète. Une absence grandissante de vouloir vivre ensemble est ressentie. Les risques de violence (petite délinquance, terrorisme) et le risque de guerre dans nos pays inquiètent fortement. Pour quatre sur dix d’entre eux : le réchauffement climatique s’accroît et il y a un risque de conflits internationaux. Il en résulte un profond pessimisme par rapport à l’évolution de la société et une grande inquiétude quant à l’avenir de leurs enfants / petits-enfants.

Encore très actifs

Une majorité affirme ne pas du tout se sentir inutile à la société (à leur famille et aux autres en général) et ne jamais s’ennuyer. Logiquement, plus on avance en âge, plus il y a une légère tendance au repli mais même parmi les 90 ans et plus, au moins la moitié d’entre eux se sent encore vraiment utile et affirme ne pas s’ennuyer.

Pour eux, « Se sentir utile » signifie d’abord être disponible pour ses proches : son conjoint, ses enfants et petits-enfants. Ensuite, mais plus rarement, participer à une vie associative. En réalité, il s’agit surtout de la sphère familiale.

Une volonté de rester chez soi

Parmi les 80 ans et plus, il y a trois groupes par rapport à la situation d’autonomie : Quatre personnes de 80 ans et plus sur dix se disent totalement autonomes. Un peu plus de quatre sur dix d’entre elles ont besoin d’une aide pour les tâches domestiques, Un peu moins de deux sur dix ont besoin d’aide pour eux-mêmes (se laver, se déplacer, etc.) et évidemment pour les tâches domestiques. Logiquement, ces tendances varient fortement selon l’âge. Mais même parmi les 90 ans et plus, seuls trois sur dix ont besoin d’une aide pour eux-mêmes. Majoritairement, les autres de 90 ans et plus ont uniquement besoin d’une aide pour les tâches domestiques.

Ceux qui sont autonomes ne sont que rarement en maison de repos / MRS : seuls 8% d’entre eux. Parmi ceux qui ont besoin d’une aide pour les tâches domestiques, seuls ¼ d’entre eux sont en institution et la majorité d’entre eux vivent chez eux avec une aide extérieure. Et parmi ceux qui ont une perte d’autonomie (difficultés moteurs, etc.), un peu plus d’un sur deux d’entre eux est en institution, cela signifie qu’un sur deux vit chez lui malgré la situation de dépendance, et la majorité de ces derniers vivent chez eux avec une aide extérieure.

Les aides extérieures sont essentiellement des femmes de ménage, quelqu’un de la famille, une aide familiale. Trois sur dix ont recours à une infirmière. Et plus on est âgé, plus on y fait appel.

 


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