La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie tous les ans un Panorama rassemblant les résultats de ses enquêtes statistiques annuelles auprès des organismes qui gèrent des régimes de retraite obligatoire ou facultative. Un état des lieux à télécharger.

Fin 2015, 16 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, sont retraitées de droit direct d’au moins un régime français, soit 152 000 personnes de plus que l’année précédente. Une fois pris en compte les retraités de droit dérivé, plus de 17 millions de personnes sont retraitées fin 2015. Premier poste de dépenses de la protection sociale, les pensions de vieillesse et de survie s’élèvent à plus de 300 milliards d’euros en 2015.

La pension moyenne tous régimes de droit direct s’établit à 1 376 euros bruts mensuels en 2015, soit 0,7 % de plus qu’à la fin 2014 en euros constants. Cette hausse provient principalement de l’effet de noria. La pension de droit direct des femmes est inférieure de 39,2 % en moyenne à celle des hommes. Si l’on ajoute les droits dérivés, l’écart de pension s’établit à 25,1 %.

Le nombre de retraités continue d’augmenter

En 2015, le nombre des retraités de droit direct atteint 16 millions. Il augmente de 152 000 personnes au cours de l’année, soit à un rythme plus faible qu’en 2014 (+199 000) et qu’entre 2010 et 2014 en moyenne (+186 000). Ce rythme est également moins soutenu qu’entre 2006 et 2010, lorsque le nombre de retraités s’accroissait de 360 000 retraités supplémentaires en moyenne chaque année. En 2015, 653 000 personnes ont liquidé pour la première fois un droit direct de retraite.

Ces nouveaux retraités sont moins nombreux qu’en 2014 (702 000). La réforme des retraites de 2010 explique principalement les évolutions des effectifs de retraités depuis 2010 avec le report progressif de l’âge légal d’ouverture des droits et de l’âge d’annulation de la décote (âge automatique du taux plein), depuis juillet 2011.

Ainsi, la proportion de personnes qui atteignent l’âge légal d’ouverture des droits une année donnée varie depuis 2010 ce qui explique en grande partie la fluctuation du nombre de nouveaux retraités.

L’assouplissement des conditions de départs anticipés pour carrière longue, mis en place depuis le 1er novembre 2012, et surtout la réforme des retraites de 2014, qui élargit le champ des trimestres « réputés cotisés » pour ce dispositif à partir du 1er avril 2014, contribuent, quant à eux, à l’augmentation du nombre des retraités en 2015. La proportion de personnes parties à la retraite dans le cadre du dispositif carrière longue s’accroît entre 2014 et 2015 dans la plupart des régimes.

Un départ à la retraite de plus en plus tardif en moyenne depuis 2010

L’âge moyen des nouveaux retraités au moment de la liquidation de leur droit à retraite a beaucoup fluctué depuis. En baisse jusqu’en 2008, en raison de l’instauration des départs anticipés pour carrière longue, il s’est ensuite accru fortement en 2009 à la suite d’une restriction d’accès à ces départs anticipés.

En 2010 et 2011, il a diminué de nouveau puis a augmenté en 2012. Depuis, il est relativement stable et s’établit un peu au-dessus de 61 ans et demi. Ces évolutions reflètent, pour l’essentiel, la structure du flux de nouveaux retraités qui varie d’une année sur l’autre en lien avec les critères d’éligibilité aux départs anticipés pour carrière longue et avec l’augmentation de l’âge légal d’ouverture des droits.

L’âge conjoncturel de départ à la retraite (c’est-à-dire l’âge moyen de départ d’une génération fictive qui aurait, à chaque âge, la même probabilité d’être à la retraite que la génération qui a cet âge au cours de l’année d’observation) permet de neutraliser cet effet de composition et de mieux retracer l’évolution de l’âge moyen de départ à la retraite au fil des années. L’âge conjoncturel est ainsi passé de 60,7 ans en 2004 à 60,5 ans en 2010, puis a augmenté de manière continue pour atteindre 61,7 ans en 2015.

Les chiffres

Nombre de bénéficiaires d’une allocation du minimum vieillesse, dont 68000 qui ne perçoivent que cette allocation.

34 % des assurés étaient déjà à la retraite avant l’âge légal minimal (62 ans) fin 2016, du fait des dispositifs dérogatoires.

18 % des assurés ne deviennent retraités qu’à 65 ans ou après.

61 ans et 10 mois : l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite fin 2016. Cet âge est plus élevé pour les femmes (62 ans et 1 mois) que pour les hommes (61 ans et 6 mois). Il a augmenté d’un an et 4 mois depuis 2010.

61 % des nouveaux retraités de 2015-2016 sont partis à l’âge qu’ils souhaitaient. 18 % sont partis plus tôt que leur souhait et 21 % plus tard.

26 années et 6 mois : la durée que les retraités nés en 1950 peuvent, en moyenne, espérer passer à la retraite (28 ans et 4 mois pour les femmes, 24 ans et 6 mois pour les hommes).

1461 euros : montant moyen brut de la pension de droit direct, fin 2016 (y compris majoration pour enfants) des retraités résidant en France, soit 1361 euros nets par mois.

Les femmes résidant en France perçoivent une pension de droit direct y compris majoration pour enfants inférieure de 41 % à celle des hommes. Cet écart se réduit (29 %) quand on ajoute la réversion, le minimum vieillesse, les avantages accessoires (pension totale).

82 % des retraités nés en 1946 bénéficient d’une pension versée à taux plein, sans avoir anticipé leur départ – au prix d’une décote – ni l’avoir retardé et bénéficier d’une surcote. Décote et surcote ne concernent que respectivement 6 % et 11 % des retraités de cette génération.

Source : « Les retraités et les retraites » – Drees 2018

 

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