La banque centrale allemande avait indiqué en avril 2017 eue le vieillissement de la population allemande allait freiner la croissance de la première économie européenne à moyen terme, malgré le recours à l’immigration. La banque indiquait que « la baisse de la population ainsi que le vieillissement des personnes en âge de travailler en Allemagne va à moyen terme nettement réduire la croissance économique ».

Une étude de l’Ifri montre que l’immigration ne peut en aucun cas enrayer le vieillissement que vit l’Allemagne depuis des décennies. Et elle ne constitue une solution (partielle) à la question d’une pénurie de main-d’œuvre qu’à la condition de concerner des personnes de qualification intermédiaire à supérieure, ce qui est loin d’être le cas des réfugiés dans leur ensemble.

Par conséquent, l’afflux massif de réfugiés ne constitue pas, à court et à moyen terme, une réponse aux enjeux démographiques de l’Allemagne. Ce constat n’empêche pas le gouvernement de multiplier les efforts en faveur de l’insertion professionnelle de ces nouveaux arrivants, afin de ne pas renouveler les erreurs du passé et de faciliter au contraire l’intégration économique et sociale des réfugiés.

L’évolution démographique en Allemagne, avec en toile de fond le départ à la retraite des gens issus du « baby-boom », va engendrer une chute du potentiel de croissance. Celui-ci va passer de près de 1,25% par an en moyenne pour la période 2011-2016 à « nettement moins de 1% par an » pour la prochaine décennie, selon les estimations des économistes de la banque centrale allemande.

D’après leurs projections, la population allemande en âge de travailler (de 15 à 74 ans) va diminuer de 2,5 millions d’ici 2025. Parmi elle, les personnes âgées de 60 à 74 ans vont voir leur nombre gonfler à plus de 3 millions tandis que la catégorie des 45-54 ans va perdre 3,5 millions de personnes et celle des plus jeunes, les 15-29 ans, au moins 2,5 millions de personnes.

L’Allemagne était connu «l’homme malade d’Europe» et est devenue la puissance économique du continent ces dernières années, enregistrant une croissance de 1,9% en 2016.

Pendant ce temps, le taux de chômage du pays est passé à 5,8%, est le plus bas depuis la réunification en 1990.

Les réformes du marché du travail au début des années 2000 ont entraîné la reprise d’emploi de l’Allemagne, alors qu’une forte proportion de femmes sont en emploi par rapport aux autres économies avancées.

Mais, dans les années à venir, le nombre d’Allemands dans la cohorte de 60 à 75 ans augmente de plus de 3 millions, alors que les personnes nées pendant le baby-boom, jusqu’à la fin des années 1960, atteignent l’âge de la retraite.

Pendant ce temps, le nombre de personnes nées en Allemagne âgées de 45 à 54 ans tombera de 3,5 millions, et 2,5 millions moins entre 15 et 29 ans.

Des niveaux relativement élevés d’immigration et une plus grande productivité chez les travailleurs âgés, qui ont plus d’expérience et de formation et des taux de participation plus élevés dans l’économie, devaient compenser les effets du vieillissement pendant un certain temps.

Mais le nombre de personnes disponibles pour la population active commencera à tomber d’ici 2025 au plus tard, même dans un scénario d’immigration très élevé avec quelque 300 000 nouveaux arrivants par an.

Les entreprises pourraient déjà empêcher de faire des investissements à long terme en Allemagne en raison des perspectives démographiques, alerte les économistes de la Bundesbank.

La décision de la chancelière Angela Merkel d’accueillir plus d’un million de réfugiés en 2015-2016 a été interprétée par certains comme un choix stratégique visant à remédier aux problèmes démographiques auxquels l’Allemagne est confrontée, qu’il s’agisse de la baisse attendue de la population, et en particulier de son potentiel d’actifs, ou du vieillissement.

L’étude de l’Ifri donne une vision qui sont également être l’avis partagé par Romarix Godin dans le Figaro : « Même dans la variante la plus optimiste où cette forte immigration s’accompagnerait d’une remontée de l’indice de fécondité à 1,6 et d’une très forte appréciation de l’espérance de vie moyenne à 86 ans pour les hommes et 90 pour les femmes, la population allemande ne serait en 2060 que de 78,6 millions, dont 37,6 % de plus de 60 ans ! Cette hausse de la population de 2015 ne règle pas réellement le problème démographique de fond de l’Allemagne« .

 

 

 

 

 


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